Étiquette : cerveau

06 Avr 2017

Neurochlore et Servier s’associent pour lutter contre l’autisme

Les Troubles du Spectre Autistique : un fort besoin médical

Depuis sa création en 2011, Neurochlore développe des stratégies thérapeutique afin d’améliorer les pathologies liés au développement du cerveau. Hébergée au sein de l’Institut de Neurobiologie de la Méditerranée (Inmed, Marseille), centre public français travaillant sur le cerveau fondé par le Dr. Ben-Ari, la société a tissé des liens étroits avec des experts scientifiques dans certains domaines de la neurobiologie développementale et des désordres neurologiques, favorisant les interactions entre recherche fondamentale et appliquée. La société Neurchlore est détentrice d’un brevet international pour l’utilisation d’un diurétique, un antagoniste du co-transporteur de chlore NKCC1, dans le traitement des Troubles du Spectre Autistique (TSA) et d’un autre syndrome avec autisme associé.

 

Une naissance sur 100 est touchée par le TSA, en France ce sont , 650 000 personnes qui vivent avec une condition du spectre de l’autisme, selon les prévalences reconnues au niveau international. Certaines estimations postule qu’en Europe pas moins de 5 millions de personnes seraient touchées.

 

Depuis mi-Mars 2017, Neurochlore et le laboratoire pharmaceutique Servier ont signé un accord de licence exclusive pour le développement et la commercialisation en Europe de la bumétanide, qui trouvera son indication dans le traitement des troubles autistiques chez l’enfant. Les phénomènes impliqués dans le développement des TSA sont encore largement méconnus. Classiquement les patients atteints sont traités aux moyens de neuroleptiques qui n’offrent pas de résultats satisfaisants. Ce nouveau traitement pourrait devenir le premier traitement global des symptômes clés de ce trouble neurodéveloppemental complexe.

 

Selon les termes de l’accord, Servier développera et commercialisera le produit en Europe et Neurochlore conservera les droits pour les USA. Les droits pour les autres pays sont en négociation. Le plan de développement inclut 3 études de phase 3 avec une formulation liquide orale destinée à l’enfant. Un dépôt de demande d’Autorisation de Mise sur le Marché est envisagé fin 2021.

 

Retrouvez l’interview du Pr Ben-Ari et de Christian de Bodinat, Directeur du pôle R&D des maladies neuropsychiatriques chez Servier.

28 Mar 2017

Vect-Horus a de nouveau levé 2,5 Millions d’euros

Un espoir pour l’adressage de molécules au cerveau et une exemple de réussite pour les PME en Biotechnologie

 

La société Vect-Horus après sa sélection remarquée lors des Rencontres Internationales des Biotechnologies 2016 mais également le prix Frost & Sullivan 2016 qui récompense les technologies innovantes, la spin off du laboratoire de neurobiologie du CNRS enchaîne les succès.

Grâce à un apport de 2,5 millions d’euros, l’entreprise renforce sa trésorerie et apporte une visibilité à l’entreprise pour les deux prochaines années, comme l’expliquait le président et cofondateur Alexandre Tokay pour le site les Les Echos.

Vect-Horus totalise à l’heure actuelle 13,5 millions d’euros de fonds propres levés depuis sa création en 2005, démontrant l’intérêt croissant du marché pour cette solution. Le cerveau est un territoire mal connu et la barrière hémato-encéphalique un obstacle de taille pour les traitements actuelles. Les vecteurs peptidiques offrent enfin une solution à la fois pour des thérapies du futurs, mais aussi pour aider à l’investigation et donc à une meilleure compréhensions des mécanismes à l’œuvre dans le cerveau.

03 Nov 2016
barrière hématoencéphalique biotechnologie

VECT-HORUS sélectionné aux Rencontres Internationales de Biotechnologies

VECT-HORUS a été sélectionnée parmi les 15 premières start-ups évoluant dans le domaine des neurosciences pour les Rencontres Internationales de Biotechnologies 2016

Pour sa deuxième édition des Rencontres Internationales de Biotechnologies (RIB) se consacre cette année aux maladies neurologiques. Ces rencontres coorganisées par le Leem et BPI France, ont pour but de favoriser les connexions entre les startups spécialisées dans les domaines de la santé et les grands groupes pharmaceutiques, afin d’accélérer la mise en place de partenariats entre tous les acteurs de la chaîne de l’innovation.

Face au constat criant que l’innovation thérapeutique dépend des partenariats engagés, il est nécessaire aujourd’hui de détecter et d’accompagner dans leur développement les sociétés innovantes. Notamment dans le domaine des neurosciences ou beaucoup de besoins thérapeutiques n’ont pas encore été adressés.

Les pistes explorées et testées sont souvent issues de la recherche de petites sociétés agiles et innovantes, aux avant-postes de la neurologie. Il apparaît essentiel de les mettre en relation avec les grandes entreprises du médicament pour accélérer  le développement et la mise sur le marché de solutions de santé pour les patients.
Ces connexions sont aussi indispensables pour atteindre la masse critique nécessaire à leur insertion dans la chaîne de l’innovation.

Pour contribuer à ce changement d’échelle, le Leem et Bpifrance se sont appuyés sur l’écosystème français de la santé, les pôles Santé Medicen Paris région, Eurobiomed, Inserm Transfert, l’Institut du cerveau et de la moelle (ICM), pour identifier les sociétés positionnées sur les maladies neurologiques. 15 dossiers sur 30 ont été retenus, dont la plupart émanent des pôles de compétitivité Eurobiomed et Medicen ainsi que de la pépinière de l’ICM.

Les biotechs sélectionnées : Acticor Biotech, Aelis farma, ALZ Protect, B&A Therapeutics, Biodol, BrainEver, Brainvectis, Gecko Biomedical, MedDay, Oncodesign, Qynapse, Suricog, Theranexus, Vect-Horus, VFP Therapies.

Pour en savoir plus:

Télécharger le communiqué de presse

Télécharger le livret RIB 2016

16 Sep 2016

Marseille : Vect-Horus touche le cerveau en plein cœur

La société de biotechnologies Vect-Horus a été cofondée en 2005 à Marseille par le Dr Michel Khrestchatisky, directeur de recherche au CNRS, et directeur du laboratoire de neurobiologie des interactions cellulaires et de neurophysiopathologie (CNRS/Aix-Marseille-Université), basé à la Fac de médecine Nord, et Alexandre Tokay, spécialiste en financement des entreprises, qui s’est chargé des premières levées de fonds.

Son objet ? Utiliser les récepteurs et transporteurs présents dans la barrière hémato-encéphalique (protection du cerveau) pour transporter des médicaments dans le tissu nerveux. « L’idée est d’utiliser ces récepteurs et transporteurs pour les tromper en quelque sorte, en leur demandant de transporter, non seulement l’agent naturel qu’ils vont capter dans le sang pour l’amener au cerveau, mais également le vecteur qui s’y accroche, lui-même étant associé à un traitement thérapeutique ou à un agent d’imagerie », résume le Dr Michel Khrestchatisky.

Coup de froid dans le cerveau

Démarrant avec 150 000 euros la première année, la société a levé 11 millions d’euros en fonds propres et 6 millions de subventions et crédit impôt recherche, le laboratoire bénéficiant lui d’un million d’euros. L’Agence nationale de recherche (ANR) a financé pas moins « de sept programmes en 8 ans ». « En 2016, le chiffre d’affaires ne sera pas encore significatif mais en 2017 on va viser entre 500 000 et 3 millions d’euros », détaille Alexandre Tokay, président de Vect-Horus.

La technologie a démontré son fort potentiel avec des applications très concrètes dans les maladies neurodégénératives (Alzheimer) mais aussi certains cancers (tumeurs cérébrales). Après Sanofi, la société a signé avec le laboratoire Servier, en vue de développer de nouvelles molécules pour soigner des maladies du système nerveux central. Pour l’heure, une recherche est déjà bien avancée. Il s’agit de la vectorisation au cœur du cerveau d’une molécule endogène, la neurotensine, pour induire une hypothermie.

Cela réduit considérablement les lésions après un arrêt cardio-respiratoire, AVC ou un trauma crânien. La banque publique d’investissement a réalisé une avance remboursable de 725 000 euros pour la réalisation de cet essai pré-clinique réglementaire que Vect-Horus est la seule au monde à développer, selon la société. La réalisation du cahier des charges imposé par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) est en cours.

« On sait depuis longtemps que la seule façon de diminuer les lésions suite à un traumatisme crânien ou un arrêt cardiorespiratoire, c’est l’hypothermie, explique le chercheur. A savoir que « l’activation du métabolisme cérébral lors des lésions est délétère, et qu’en diminuant la température on diminuera les conséquences ».

 Collaborations scientifiques

Jusqu’à présent les thérapeutiques médicales sont externes : apport de glace, casque réfrigérant, injection de produits froids, de gaz froid dans les poumons etc. « On s’est intéressé à un neuropeptide, la neurotensine. Si on injecte cette molécule dans le cerveau on induit une hypothermie. Elle régule le thermostat cérébral de votre température corporelle. Mais cela ne marche que si on l’injecte dans le cerveau ». Sauf qu’on pratique peu les injections intra-cérébrales. Les équipes ont donc travaillé sur un vecteur associé à la neurotensine. Puis le vecteur et la neurotensine ont été optimisés, afin d’arriver à « une molécule stable qui se fixe très bien sur les récepteurs du transport ».

Résultat : « quinze minutes après l’injection dans le sang on observe l’effet hypothermiant ». Un formidable neuroprotecteur est en passe de naître. Des arbitrages sont en discussion sachant que la société n’envisage pas d’aller au-delà de la phase I, c’est-à-dire le test de bonne tolérance ou pas, d’une molécule sur des patients. Des considérations purement économiques mais essentielles pour l’apport au secteur R&D qui représente chez Vect-Horus « 80% des coûts ».

Globalement Vect-Horus se fixe deux axes stratégiques. Le premier passe par la preuve de concept, la validation de sa technologie de vectorisation, pour ensuite licencier, c’est-à-dire vendre la technologie à l’industrie. Le second se base sur des collaborations scientifiques et académiques notamment AP-HM, AMU, CNRS, Inserm, CEA, pour le développement de médicaments. Les équipes ont investi la dynamique de DHUNE, fédération hospitalo-universitaire du CHU de Marseille, labellisée centre d’excellence dans les maladies neurodégénératives. Et là, l’innovation par vectorisation pourrait jouer à plein puisque les molécules actuelles ne passent pas la barrière.

Deux projets sont en cours : la vectorisation d’anticorps thérapeutiques en partenariat avec Sanofi, et « le développement de nos propres anticorps que l’on pourrait conjuguer avec nos vecteurs, en utilisant des molécules libres de droit ».

Source: La Marseillaise